Bébé nuage aura 22 mois cette semaine. Notre parcours PMA pour la rencontrer enfin aura duré quelques années. Notre couple en est ressorti renforcé, sans aucun doute. Notre envie de famille plus grande est toujours là. Et on est donc reparti en nébuleuse PMA, à la recherche d'un bébé Numérobis.
C'était il y a presque 6 mois déjà, et les nuages ne manquent pas dans ce second parcours.
Alors oui, il est clair que dans un coin de ma tête, je sais la chance que j'ai d'avoir déjà ma puce. De connaître déjà les rouages du système, d'en comprendre le vocabulaire, de mieux mesurer les bouleversements qui se jouent (ha, ce fameux calendrier où tout doit être "échangeable et remboursable", au cas où...). De savoir aussi que mon corps en est capable, d'avoir cette terrible incertitude en moins. De mieux anticiper mes réactions, mes besoins.
Sauf que.
Sauf que les compteurs se remettent à zéro ou presque. Et parfois pire encore, parce que le temps passe.
Sauf que cette fois la culpabilité prend parfois la troublante apparence du "vous en avez déjà un, alors ce sera plus facile à vivre si vous n'y arrivez pas". NON, ce ne sera pas PLUS FACILE !!! Les annonces d'échecs sont d'une même intensité. Le compte à rebours du temps résonne même plus fort. La fatigue s'ajoute parfois (dédicace spéciale à bébé-nuage pour qui les nuits longues et complètes sont encore une perte de temps).
Et on a innové côté bâtons dans les roues. Le gage des embryons restants, vite évanouis comme les grains d'un sablier qui tombent les uns après les autres. La nouveauté d'un échec de décongélation qu'on n'avait pas encore goûté. Le terrible drame d'un décès très proche qui nous assomme, nous fige et nous désespère. La pressante urgence de cultiver notre bonheur, qui découle de cette perte. La tacite promesse de réussir à avoir ce bébé, parce qu'elle en avait aussi l'espoir. La rage de tout mettre pour aller arracher ce 2ème, ou pour ne pas regretter de ne pas avoir essayé, en tout cas.
Alors repartir en ponction. Avoir encore cet énorme sac de billes. Cette difficulté à les extraire tous, si nombreux mais si cachés. Le lot de symptômes, douleurs, absences à justifier. L'attente.
4 blastos. 4 étincelles de possibilités. Des occasions de les implanter qui dérapent. Un corps fatigué qui ne répond plus si bien au traitement. Encore laisser passer des cycles, encore voir le sable du calendrier filer entre mes doigts. Et devoir envisager les échéances professionnelles en pointillés, au crayon de bois qui peut s'effacer si besoin.
Heureusement, le soutien. Heureusement, la facilité à en parler et à faire la part des choses. A prioriser tout en continuant le reste à côté. Les très jolis projets qui brillent à l'annulaire. Les rendez-vous. Le changement de protocole.
On continue donc.
Ma carte de fidélité de pmette est ressortie. J'attends un autre train de pied ferme (le ventre beaucoup moins).
Commentaires
Coucou ! Te lire me rappelle tant de souvenirs... Non ce n est pas parce qu on en a "déjà" un que c est plus facile... Dans mon parcours à la difficulté de la pma pour no 2 s ajoutait la culpabilité de ne pas donner tout mon temps à no 1, et la culpabilité d être triste alors qu elle n y pouvait rien... La peur de donner plus d importance à celui qui 'était pas qu à celle qui avait besoin de moi...
On avait fini par trouver la recette gagnante pour no 1... On pensait que n2 viendrait tout facilement en prenant les mêmes ingrédients .. Ce ne fut pas le cas, loin de là...
Je te souhaite un tout bon courage
Chère Mimo, un grand merci pour ton message. C'est un quasi tabou cette difficulté d'un 2eme bébé PMA, je me sentais presque honteuse de me plaindre en pensant à celles qui ont toujours les bras vides. La culpabilité est décidément tenace, maintenant qu'un espoir de Numerobis s'est accroché. Comme tu le dis très bien, et je ne le réalise que trop bien ces derniers jours : comment diviser mon attention entre ma puce et mon ventre? Pas simple, mais on fera comme on peut.
Je te suivais il y a deux ans et viens de retrouver la trace de ton blog. je te souhaite plein de courage et de succès pour ce deuxième round PMA. On se suit à chaque fois : j'ai accouché de mon 1er bébé pma en février 2017, suis repartie en pma en janvier 2018 et là après un parcours plus difficile je crois que le premier (alors que comme toi je me disais que ça allait être plus facile, mais non en fait...), je suis enfin enceinte de 3 mois, à 39 ans. Je n'y croyais plus du tout, et pourtant... Je vais reprendre la lecture de ton blog en espérant très fort un positif pour toi pour très bientôt. Je sais à quel point ce parcours est difficile, et que l'issue en est incertaine, mais le corps a su le faire une fois, il peut y parvenir une seconde fois. Plein de courage et d'espoir dans cette attente !
Chère Adèle, je découvre ton message ce matin. Depuis mon étincelle d'un numéro 2 je m'autorise en effet le retour par ici. C'est bizarre, j'étais figée. Bref, c'est une jolie vague de douceur que de partager son ressenti avec d'autres. Même, et peut être davantage encore, dans le cocon de l'anonymat. Oui, nos timing se ressemblent. J'aurais 38 ans au printemps prochain pour accueillir ce Numerobis ( tiens, je n'ai pas pensé tout de suite à ajouter "si la grossesse tient", quelle bouffée de confiance !). Un grand merci en tout cas pour ton passage et ta sympathie.